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ART. X. FLEUVES.

au nord, ou du nord au sud, quoique l’Espagne soit environnée de la mer en entier du côté du midi, et presque en entier du côté du nord. Cette observation sur la direction des fleuves en Espagne prouve non seulement que les montagnes de ce pays sont dirigées d’occident en orient, mais encore que le terrain méridional et qui avoisine le détroit, et celui du détroit même, est une terre plus élevée que les côtes de Portugal ; et de même du côté du nord, que les montagnes de Galice, des Asturies, etc., ne sont qu’une continuation des Pyrénées ; et que c’est cette élévation des terres, tant au nord qu’au sud, qui ne permet pas aux fleuves d’arriver par là jusqu’à la mer.

On verra aussi, en jetant les yeux sur la carte de France, qu’il n’y a que le Rhône qui soit dirigé du nord au midi, et encore dans près de la moitié de son cours, depuis les montagnes jusqu’à Lyon, est-il dirigé de l’orient vers l’occident ; mais qu’au contraire tous les autres grands fleuves, comme la Loire, la Charente, la Garonne, et même la Seine, ont leur direction d’orient en occident.

On verra de même qu’en Allemagne il n’y a que le Rhin qui, comme le Rhône, a la plus grande partie de son cours du midi au nord ; mais que les autres grands fleuves, comme le Danube, la Drave, et toutes les grandes rivières qui tombent dans ces fleuves, vont d’occident en orient se rendre dans la mer Noire.

On reconnoîtra que cette mer Noire, que l’on doit plutôt considérer comme un grand lac que comme une mer, a presque trois fois plus d’étendue d’orient en occident que du midi au nord, et que par consé-