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THÉORIE DE LA TERRE.

venu chauve et dépouillé dans son contour ; voilà l’effet que produisent et doivent produire les pluies : mais une preuve qu’il y a eu une autre cause qui avoit précédemment disposé les matières autour de la colline, c’est que, dans toutes et même dans celles qui sont isolées, il y a toujours un côté où le terrain est meilleur ; elles sont escarpées d’une part, et en pente douce de l’autre ; ce qui prouve l’action et la direction du mouvement des eaux d’un côté plus que de l’autre.

ARTICLE X.

Des Fleuves.


Nous avons dit que, généralement parlant, les plus grandes montagnes occupent le milieu des continents, que les autres occupent le milieu des îles, des presqu’îles, et des terres avancées dans la mer ; que dans l’ancien continent les plus grandes chaînes de montagnes sont dirigées d’occident en orient, et que celles qui tournent vers le nord ou vers le sud, ne sont que des branches de ces chaînes principales : on verra de même que les plus grands fleuves sont dirigés comme les plus grandes montagnes, et qu’il’y en a peu qui suivent la direction des branches de ces montagnes. Pour s’en assurer et le voir en détail, il n’y a qu’à jeter les yeux sur un globe, et parcourir l’ancien continent depuis l’Espagne jusqu’à la Chine ; on trouvera qu’à commencer par l’Espagne, le Vigo, le Douro, le Tage, et la Guadiana vont d’orient en occident, et l’Èbre d’occident en orient, et qu’il n’y a pas une rivière remarquable dont le cours soit dirigé du sud