nibles. La colonisation est enfin organisée et l’on sait aujourd’hui de quelle manière procéder pour arriver à des résultats certains. Il ne reste plus qu’à marcher résolument et intelligemment dans les voies tracées, à savoir les agrandir encore et à en ouvrir de nouvelles, en conservant toujours le même esprit initiateur et dirigeant. C’est là ce que tout le monde attend avec confiance d’un personnel comme celui qui a été appelé à la conduite du nouveau ministère de la Colonisation et des Mines, personnel d’élite et formé à l’école maîtresse de l’expérience.
L’immense étendue de pays qui forme le bassin inférieur
de l’Outaouais et qu’arrosent plusieurs des affluents
principaux de cette grande rivière, pays communément
appelé le « Nord de Montréal », a pris durant
la dernière décade un développement tellement
rapide, tellement inattendu que l’observateur, habitué
à l’antique allure de la colonisation, se sent tout
dépaysé et dérouté au milieu des colonies nouvelles
qui ont surgi et des noms inconnus qui remplissent
son oreille. Il lui semble déjà loin le temps où le colon
était obligé de porter sur son dos, à travers des
sentiers à peine pratiqués, le sac de farine dont il allait
tirer le pain de sa famille. Cela ne se voit plus
aujourd’hui, et cependant c’est de l’histoire récente.