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pêcheries

à l’époque de la ponte. On pourrait y créer presque sans frais des frayères naturelles. » (Id.)

* * *

Au sujet du saumon, il y aurait tout un chapitre à écrire sur les pratiques destructives dont il a été la victime pendant nombre d’années. Aussi, a-t-on réussi à le faire disparaître de presque toutes les rivières à l’ouest du Saguenay. Longtemps, mais en vain, on avait demandé des mesures protectrices pour la conservation de ce roi des poissons, mais il était encore en si grande abondance et l’on avait encore tant de choses à apprendre dans ce pays si jeune et si vaste, où la nature prodiguait ses largesses, que l’on arrivait difficilement à comprendre le sens des mesures de répression, en vue d’assurer l’avenir de nos ressources, et qu’on n’y voyait que des tentatives vexatoires auxquelles on avait à honneur de résister.

Heureusement, il n’en est plus ainsi. Les idées se sont sensiblement modifiées à cet égard, le gouvernement a fort à propos pris en main le contrôle et la surveillance des pêcheries intérieures ; son attention est vivement tenue en éveil par les rapports, les conseils et les suggestions d’officiers intelligents qui n’épargnent ni leur temps ni leurs soins au service des intérêts publics, et le jour n’est peut-être pas éloigné où l’on n’aura plus besoin d’avoir recours au mode de recrutement des espèces les plus précieuses qui peuplent les rivières de la province ; des mesures de protection et une surveillance attentive seront suffisantes.