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la province de québec

La chasse


Pour ce qui regarde la chasse aux animaux à fourrure et aux oiseaux aquatiques, monsieur de Puyjalon dit dans son rapport que les dispositions spéciales de la côte du Grand-Nord avaient fait autrefois de cette partie de la province le lieu d’élection des oiseaux de mer, des crustacés, des poissons mixtes, des pinnipèdes et des carnassiers terrestres qui en font leur nourriture.

Cette richesse est singulièrement atténuée par suite de nombreux abus. Chaque pêcheur de homard se croyait en droit de chasser le gibier qui l’entourait, d’en consommer la chair, d’en recueillir la plume et la peau, d’en emporter les œufs, de s’en servir pour amorçer ses cages à homards, et n’hésitait jamais à tendre un filet à l’entrée du cours d’eau, fréquenté par le saumon et la truite, qui, presque toujours, venait déboucher dans le fond de l’anse ou de la baie où il avait établi sa homarderie.

Les goélettes étrangères armées pour la pêche de la morue contribuaient également à cette dépradation, toutes s’abritant dans les havres du littoral, toutes chassant ou enlevant les œufs lorsque la morue ne donnait pas.

En d’autres termes, les eaux de la province étaient mises au pillage par les marins de Terre-Neuve et des provinces maritimes.

En revanche, la pelleterie tenait bon.