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la chasse

cinq à six cents milles. On estime qu’en hiver la glace recouvre les deux tiers de cette mer intérieure, et que l’autre tiers reste en eau libre.

Fait considérable à noter, la Pointe-aux-Esquimaux occupe à peu près le centre du champ ou parc de chasse du golfe. Les gros bataillons de phoques qui remontent le long de l’ile d’Anticosti, poussés par un fort courant, passent presque en vue, et l’on peut les atteindre en quelques heures de marche. De tous côtés on est certain de rencontrer des banquises vivantes dans un rayon de cent à cent cinquante milles.


Il faut se rendre à 400 milles plus bas que Québec, à la Pointe-aux-Esquimaux, pour trouver le port d’hiver le plus vaste, le plus commode, le mieux situé de toute la côte pour la chasse au loup-marin. C’est ici que se tient le gros de la flotte du nord (une vingtaine de goélettes) ; c’est d’ici qu’elles partent tous les printemps à la poursuite des précieux animaux et deviennent trop souvent le jouet des vents, des glaces et des courants.

« La chasse au phoque eu navire, dit le commandant Wakeham, dans son rapport de 1886, se fait par les gens des Îles-de-la-Madeleine, de la Pointe-aux-Esquimaux et de Natashquan. En tout il y a environ 50 goélettes, montées par 730 hommes, qui font cette chasse. Ces petits bâtiments, jaugeant de 20 à 50 tonneaux, partent tous les printemps de la Pointe-aux-Esquimaux, au nombre de 20 à 25, et font une capture moyenne de 7,000 à 8,000 loups-marins.