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description générale du pays

Laurent et l’intérieur de la péninsule. Sur le versant méridional de cette chaîne s’étend une large et fertile zone qui, partant de la Matapédia, vient aboutir au bassin de Gaspé, constituant à l’intérieur, à une distance à peu près égale des deux rives du Saint-Laurent et de la baie Des Chaleurs, cet admirable plateau d’environ 1500 milles carrés, couvert de forêts aux trois quarts inexploitées, à peine explorées même et guère connues, dans toutes les directions, que par les Indiens qui y passent l’hiver, à la poursuite des animaux à fourrure. Comme, en général sur les bords du grand fleuve, le sol, le long des rivages de la baie Des Chaleurs, offre tous les indices d’une rare fertilité, mais c’est peu de chose encore en comparaison de ce qu’on le trouvera quinze à vingt milles plus loin dans l’intérieur, dès qu’on aura dépassé les hauteurs plus ou moins montagneuses qui offrent des lignes brisées ou des chaînons interrompus, à une distance variable des rivages de la baie.

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À mesure que les années se suivent, le défricheur et le laboureur se rapprochent de plus en plus de cette zone, à pas mesurés, il est vrai, mais de manière à accuser sensiblement les nouvelles tendances de la population qui se détache de l’industrie de la pêche, à peu près la seule et unique occupation de la population jusqu’à ces années dernières, pour s’adonner de plus en plus à la culture. Il est vrai que la zone cultivée n’est guère encore qu’une lisière sur le littoral de la baie et ne dépasse pas six à sept kilomètres