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individus n’est, à vrai dire, qu’une délégation partielle et temporaire d’une souveraineté publique impossible à exercer efficacement. Du reste, ce privilège, accordé à nouveau tous les ans, est révocable tous les ans, s’il donne lieu à des abus ou si les conditions de son octroi ne sont pas remplies. Et comme le gouvernement ne l’accorde que pour se décharger sur certaines personnes d’un soin trop difficile pour lui, il n’y a lieu que de s’en féliciter pour le bien général.


III


On ne saurait s’imaginer tout ce que peuvent donner nos rivières et nos lacs, à la condition d’être exploités convenablement. Nous ne faisons que commencer à nous rendre compte des bénéfices de cette exploitation, alors que nos gouvernements pourraient en retirer assez de revenus pour faire face à bien des charges, à bien des surcroîts de dépenses occasionnés par le développement du pays. Le seul moyen pour eux d’y parvenir à l’heure actuelle est de louer ces lacs et ces rivières à des prix qui n’en éloignent pas les associations de pêche, et, en même temps, à des conditions telles que le privilège n’équivaille pas virtuellement à l’exclusion du colon, qui ne fait pas de la pêche une occupation ou une exploitation, mais n’y cherche qu’un moyen occasionnel de sustenter sa famille.

L’argent dépensé par les seuls voyageurs américains sur nos chemins de fer et dans les endroits de