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le domaine public

pêche pourra se chiffrer à l’avenir par des centaines de milliers de dollars, grâce au développement de nos voies ferrées qui va permettre de pénétrer, dans toutes les directions, jusqu’aux parties les plus reculées du pays. En présence de cet avenir qui doit nous apporter une source de revenus considérable, le gouvernement n’a pas tardé à prendre des mesures bien définies et bien précises pour régler l’exploitation piscicole, pour empêcher tous les abus d’où qu’ils naissent, pour combattre la déprédation, pour garantir le colon contre sa propre ignorance qui lui fait à lui-même un tort inutile.

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On peut dire que tous les lacs de la province, à très peu d’exceptions près, sont extrêmement poissonneux. Pour ne parler que de la truite, par exemple, sait-on que ce favori des gourmets, qui pullule, c’est le mot, dans la plupart des lacs et des rivières de la province, est doué d’une fécondité égale à celle des meilleures espèces de poissons de mer, au nombre desquelles sont la morue, le hareng, ou le maquereau. La truite pond ses œufs par millions. Elle les dépose sur les fonds de sable ou de gravois où l’eau est peu profonde. Si l’on fait la pêche à la seine dans ces endroits invitants, il est clair que l’on détruit non seulement la truite elle-même, mais encore les millions d’œufs qu’elle a déposés, et qu’il n’est pas nécessaire de répéter souvent cette opération pour dépeupler le lac