quels portaient la population de la province à 1,627,000 âmes, le taux de la natalité à 36 par mille personnes et celui de la mortalité à 20,43 seulement. On signalait même trente-cinq comtés presque exclusivement français, où le taux des naissances dépassait des deux tiers celui des mortalités, et huit comtés où les naissances l’emportaient du double sur celles-ci.
Ajoutez au chiffre de 1,700,000 âmes près d’un million de Canadiens-Français habitant par colonies considérables les États de l’Ouest, du Nord et de l’Est, et surtout ceux de la Nouvelle-Angleterre où ils exercent une influence de jour en jour grandissante, et vous aurez un dénombrement à peu près exact des forces que la race française peut mettre en ligne, sur le continent nord-américain, pour combattre l’action prépondérante des autres races et pour maintenir une position, une influence, une indépendance qui la fassent respecter et redouter au besoin.
Les calculs faits relativement au nombre des Canadiens-Français qui habitent les États-Unis présentent entre eux des écarts considérables, mais il n’en faut pas moins tenir pour certain que ce nombre atteint peut-être plus d’un million, en y comprenant tous les Canadiens émigrés et descendants d’émigrés depuis 1840, époque vers laquelle l’émigration, qui avait été jusque-là individuelle et limitée, prit le caractère d’un véritable exode et s’est maintenue comme telle jusqu’à ces années dernières.