Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/98

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dans leur propre pays, parce que cela est dans le programme de leur destinée, parce qu’ils sont appelés à faire échec au débordement des populations étrangères, sur tous les points qu’ils peuvent utilement occuper, avec perspective de succès et d’avenir.

C’est ainsi qu’ils ont pénétré déjà, et assez avant, en vérité, la province du Manitoba et les territoires du Nord-Ouest, qui semblaient leur être irrévocablement fermés, sans compter la province d’Ontario dont ils ont francisé les comtés limitrophes et où ils dépassent le chiffre de cent vingt-cinq mille âmes.


VII


Le Manitoba, qui comprend une superficie de 48,000 000 d’acres, ne compte encore guère plus de 200,000 habitants. En faisant tous les efforts possibles pour y diriger la plupart de ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas, pour une raison ou pour une autre, rester dans la province de Québec, on y établirait sans peine et, en peu de temps, un élément qui ferait sentir son poids dans les affaires publiques. Les Canadiens-Français ne seraient pas là en pays étranger, mais y continueraient d’être chez eux. Ils retrouveraient le milieu social et politique auquel ils sont habitués ; ils y trouveraient des mœurs, une manière de sentir et de faire qui sont les leurs, et des habitudes semblables, modifiées seulement dans les détails par les différences qu’apporte nécessairement la différence des lieux et de la culture ; ils y trouveraient des paroisses déjà importantes, celles de Saint-Jean-Baptiste, de Saint-Pierre, de Sainte-Agathe, de Sainte-Rose, de Lorette,