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devenaient leur butin ; on vidait le trésor pour satisfaire leur avidité. Les Jésuites mettaient la Flandre au pillage ; quand finit le règne des princes espagnols, les révérends pères avaient en Belgique trente maisons professes et trois cents colléges. Ils se faisaient même adjuger les biens des hospices.

Une si haute fortune n’empêchait point la légion cléricale de lésiner, de songer âpremont à l’économie. Les prélats, évêques et autres religieux obtinrent qu’ils seraient logés gratuitement par les villes et les bourgs, quand ils se mettraient en voyage. La population fut donc soumise à l’impôt des logements ecclésiastiques, outre celui des logements militaires ; pour s’affranchir de cette double exaction, Bruxelles prit l’engagement de payer aux archiducs 25,000 florins du Rhin par année.

VARIÉTÉS

Comme je ne veux pas prendre la responsabilité des lignes qui vont suivre, j’avertis qu’elles seront textuellement copiées sur un exemplaire dont voici le titre :

VIE DE SAINTE THÉRÈSE
Écrite par elle-même, traduite d’après le manuscrit original, avec commentaires historiques complétant son récit par le père Marcel Bouix, de la compagnie de Jésus.
4ème édition,
Paris, Julien Lanier, Cosnaud et Cie., éditeurs, 1857.

Le père Bouix dit dans un avertissement : « Le catholique peut avec confiance ouvrir les écrits de sainte Thérèse ; il sait qu’il y trouvera en pâture une doctrine céleste, ainsi qu’il est dit dans l’oraison pour la fête de sainte Thérèse. Ita cœlestis ejus doctrinœ pabulo nutriamur. »

Le pape infaillible Grégoire XV a écrit : « Dieu a voulu que sainte Thérèse arrosât l’Église par autant de sources fécondes de la divine sagesse qu’elle nous a laissé d’écrits, cœlestis sapientœ imbribus. » (Pourquoi Bouix traduit-il par sources, imbribus qui veut dire pluies ?)

Mais laissons parler la sainte :

« Il plut un jour à J. C. de me montrer ses mains ; la beauté en était si ravissante que je n’ai point de terme pour la peindre…

« Le jour de la fête de saint Paul, pendant la messe, J-C daigna m’apparaître dans toute sa très-sainte humanité… la grande beauté des corps glorieux… Sa vue me jeta dans des transports !!… Un jour que je prenais mes délices avec mon divin maître…

« D’autres fois le démon voulut me tromper par une fausse apparition, mais je reconnus le piège dans ces fausses apparitions de J-C. On commence par goûter certain plaisir, mais on sent un amour qui n’a pas les caractères d’un amour chaste et pur.