Page:Buies - La lanterne, 1884.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
87

Quelques esprits timides essayèrent de s’objecter ; mais M. Rolland mit fin à la discussion en rappelant que l’abonnement à la Lanterne coûterait $2.00 par année.

Puis l’Institut s’ajourna jusqu’à la nouvelle élection des officiers qui aura lieu dans six mois.

Un digne compatriote, à qui j’avais envoyé des Lanternes pour vendre, dans un endroit obscur du Bas-Canada, me répond par ces mots brefs, mais éloquents :

« Monsieur, — Vue que votre papier parait susceptible vis-à-vis le publique je ne puis en vendre en conséquence je vous les renvoie.

« Votre Obt. Svt.
« * * * »

Je passerai cette lettre, pour qu’il y réponde, au secrétaire-correspondant de l’Institut-canadien-français.

Le pape, paraît-il, dit une prière tous les jours pour le rétablissement d’Isabelle sur son trône.

La Providence aurait bien dû épargner cette peine au pape, qui ne peut dire trop de prières pour rester sur le sien.

Il n’y avait qu’une chose bien simple à faire, c’était d’empêcher Isabelle de dégringoler.

On dira que Dieu veut éprouver les rois ; c’est inutile. Quand ils sont rétablis, comme cela arrive, ils sont cent fois pires qu’auparavant.

Ça m’amuse beaucoup, cette expression : Dieu veut éprouver les rois. Eh bien ! Et les peuples ! Ils ne comptent donc pas !


Je lis dans un journal français :

« La cour de Rome prépare, elle aussi, son coup d’état. On a béatifié, il y a deux ans, Pierre d’Arbues, ce sombre et féroce inquisiteur d’Espagne qui fit périr dans les tortures les plus affreuses de dix à douze mille infidèles. Eh bien ! il est question d’avancer pour lui les temps canoniques et de le jeter, tout sanctifié, à la tête des révolutionnaires qui demandent la liberté de conscience et la suppression du budget des cultes. »

Ce sera bien fait.

À propos de cette béatification, on me raconte un bien joli mot du cardinal Antonelli :

Un ambassadeur d’une puissance protestante, avec lequel il est assez familier, lui disait :