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les onze milles qui séparent le Grand-Brûlé de la baie Ha ! Ha !

L’année 1851 vit les premiers colons qui aient passé un hiver au Lac St. Jean ; ils étaient au nombre de quatorze. Ils avaient, durant l’hiver, battu le grain et coupé 350 billots de pin pour les constructions qu’ils auraient à faire l’été suivant. Dès le printemps, 75 autres colons vinrent les aider à faire un abattis de cinq cents arpents, à semer 200 minots de grain et 60 minots de patates, à améliorer les anciens chemins, à construire trois maisons de vingt pieds de longueur sur dix huit de largeur, trois granges, cinq hangars et deux camps d’hiver. En même temps, on élevait à la chute de la rivière des Aulnaies une scierie pour travailler sur place tout le bois de charpente, et un moulin à farine qui allait permettre aux colons de ne plus être obligés de se rendre à Chicoutimi pour faire moudre leur grain.

Voilà quels furent les commencements modestes et pénibles de la colonisation du township Labarre. L’association avait retiré de ses actionnaires une somme de onze mille quatre cent quarante-six dollars, ($11,446.00) avec lesquels elle avait fait faire tous les travaux, mais elle redevait encore au gouvernement $3,520.00 qu’elle n’était guère en mesure de lui payer ; néanmoins, la colonisation de la vallée du lac Saint-Jean était désormais une chose réelle, un fait accompli ; il ne manquait plus que des chemins