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Page:Buies - Les Poissons et les Animaux à fourrure du Canada, 1900.djvu/31

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fiords, les baies et les anses du grand estuaire où foisonnent les petits poissons dont ils font une opulente nourriture.


Le mois de février venu, les femelles mettent bas sur les glaces qui emprisonnent l’eau sur d’immenses étendues, atteignant des milliers de kilomètres carrés. Les petits croissent avec une étonnante rapidité et sont déjà, vers la fin de mars, époque à laquelle les glaces se détachent des rivages et se fractionnent en vastes nappes distinctes, une proie digne des plus ardentes convoitises du chasseur.

Des goélettes, armées pour la chasse, montées par une douzaine d’hommes chacune, s’élancent des ports de la Pointe-aux-Esquimaux et de Natashquan, sur la côte du Labrador canadien, en même temps que des Îles-de-la-Madeleine, situées dans le golfe, à peu de distance de l’Atlantique, et se portent vers les champs de glace littéralement recouverts de phoques. Ceux-ci, jeunes et vieux, attendent le moment où les derniers-nés seront devenus capables de prendre la mer, pour commencer une émigration vers les parages du Groënland.

Alors les hommes descendent des goélettes, armés chacun d’un bâton et d’un cou-