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Pour ne parler qu’au point de vue de l’histoire naturelle, connaît-on seulement toutes les espèces d’hommes qui existent ? Non ; les explorations géographiques en ont fait récemment découvrir de nouvelles, absolument inexplicables, absolument impossibles à rattacher à aucun type primitif, dans le centre de l’Afrique et au bout de l’Asie, dans l’île de Ceylan. Et puis, quelle différence n’y a-t’il pas encore entre un homme et un autre ! Homo homini quid prœstat ?



Depuis des milliers d’années, depuis peut-être des centaines de siècles que l’homme a paru sur la terre, il en est encore à se demander lui-même ce qu’il est. Est-il une émanation directe de la divinité, analogue à d’autres émanations également répandues sur tous les autres globes ? Est-il simplement le plus haut degré de la création parmi les êtres de notre planète ? Éternel, éternel problème ? Nous aurons fouillé la nature dans ses abîmes, mesuré les astres, fixé leurs évolutions, défini leurs lois ; nous aurons connu parfois même jusqu’aux éléments qui les composent, et toujours l’homme, abîme plus insondable que les milliards de mystères qui l’entourent, défiera la raison et la science. Son histoire écrite remonte à quatre mille ans à peine ; mais il a une autre histoire, attestée par