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les découvertes géologiques, qui remonte bien au-delà. La philosophie s’est épuisée en hypothèses ; tous les systèmes ont cherché tour-à-tour à expliquer cette étrange merveille, mélange mystérieux d’intelligence et de matière, mais aucun n’a pu donner cette explication tant désirée, parce que c’est le propre des systèmes de ne démontrer que leur impuissance.



Tant que le champ reste ouvert à la science, les systèmes sont vains ; chaque progrès qui se fait les détruit un à un, et il ne reste debout que la preuve de notre présomption. La philosophie, mot prétentieux, n’est que la fumée de notre orgueil ; la science seule est la vraie philosophie, elle seule porte le flambeau dans la nuit qui nous entoure et nous apprend à ne pas juger l’être que nous ne connaissons pas, mais à l’étudier. Aussi l’on peut dire que la vraie philosophie, celle qui ne se borne pas à des spéculations oiseuses, à des hypothèses poétiques, à des conceptions gratuites, n’a que trois siècles d’existence ; elle est née avec Bacon qui indiqua l’expérimentation comme le seul moyen de nous éclairer, et elle a grandi avec Descartes qui a prescrit la méthode dans la recherche. Mais hélas ! L’expérimentation et la recherche n’ont fait que reculer les bornes de l’inconnu, et ont préci-