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« Caelio aime Marianne », femme du juge Claudio, mais il n’ose lui parler et se borne à lui donner des sérénades. Octave, ami de Caelio, prend pitié de son désespoir et s’emploie auprès de Marianne pour le faire réussir, mais la jeune femme s’éprend d’Octave lui-même et lui donne un rendez-vous. Octave feint de ne pas comprendre et envoie à sa place Caelio, qui est tué sous les fenêtres de Marianne par des spadassins apostés par le mari jaloux Claudio.
Pris en lui-même, le sujet de cette comédie ne présente rien de blessant qui s’oppose à ce qu’il soit mis au théâtre; mais les détails et surtout la façon générale dont l’auteur l’a traité lui donnent un caractère choquant. Claudio est un juge imbécile et cruel qui doit être trompé et se venge par un assassinat; Octave un ami complaisant qui se fait l’agent des séductions de Claudio (sic! lire Caelio?) comme s’il accomplissait une bonne action. Marianne écoute toutes ces déclarations d’amour et finit par prendre un cavalier servant; ce sera celui qui rapportera l’écharpe qu’elle remet à Octave. (t) La crudité de certains détails, la manière dont sont présentées par Octave des théories au moins inconvenantes sur le mariage, nous paraissent rendre cet ouvrage inadmissible. Il ne pourrait être représenté qu’après des changements si nombreux que nous ne croyons pas pouvoir les demander à l’auteur, surtout quand il s’agit d’une comédie déjà imprimée. En conséquence, dans l’état actuel de la pièce, nous ne pouvons proposer qu’elle soit autorisée (f). Le passage placé entre les signes (t) (t) a été signalé au crayon en marge.
A la suite, on lit, sur la minute et sur la copie Paris, le 17 février.
L’auteur des Caprices de cartonne nous ayant présenté un manuscrit portant des changements considérables et ces changements satisfaisant aux observations du rapport ci-dessus, nous proposons l’autorisation.
Signé Pélissier, A. de Beaufort, A. de Meynard, Florent.
