Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/330

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1° et 2° Les deux premières époques indiquées par Dolomieu n se rapportent à la période trachytique et à la période tertiaire dont l’ordre de succession a été depuis reconnu inverse de celui qu’il avait présumé.

« 3° Il y a eu creusement au milieu de ce remplissage (tertiaire), et le nouvel espace excavé a été occupé par du tufs volcaniques, sur lesquels reposent des cailloux roulés de différens genres, les uns de laves compactes et poreuses, semblables à celles des plateaux supérieurs (basaltes), d’autres de roches granitiques, telles que celle qui sert de base aux côtes voisines, quelques unes de pétrosilex verts, à pâte fine, pareils à celui de la montagne de Pertuis, distante de deux lieues ; d’autres, enfin, venant de plus loin, et dont en place originelle je n’ai point trouvé d’analogues.

« 4° Sur cet amas de matières différentes, qui ne s’élevait pas jusqu’aux bords de la première vallée, sont descendus de différens côtés des courans de laves, lesquels paraissent de différentes époques, car la lave prismatique (basalte) qui forme le sommet isolé, dit Mont Rognon, qui repose sur la couche de cailloux roulés dont je viens de parler, est à un niveau beaucoup plus haut que les laves prismatiques (basaltes) dites les orgues d’Expailly, appartenant à un courant descendu de la montagne volcanique dite la Denise, laquelle domine l’extrémité supérieure de cette vallée, pendant que le mont Rognon est situé au-dessous de la ville, au milieu de la partie inférieure de la même vallée, et cette vallée n’a pu éprouver le recreusement qui a préparé l’espace qu’est venu occuper le grand courant de la Denise, sans que la partie inférieure en fût en même temps excavée, pour donner passage aux déblais, et c’est alors que le mont Rognon a dû être façonné et séparé du courant auquel il doit son sommet aplati.

« 5° Enfin, le courant dont on suit la marche, depuis le sommet de la Denise jusqu’aux orgues d’Expailly, est entré dans cette vallée, pour y éprouver le morcellement qui a produit le monticule isolé, dit montagne de la Paille, et tous les autres monticules isolés, voisins de celui-ci, qui, comme lui, sont à base de tuf, et ont un sommet de lave prismatique (basalte), analogue à celle qui forme les beaux prismes, dont l’assemblage représente l’instrument de musique dont il a pris le nom (orgues d’Expailly), et ce sont évidemment ces sommets de lave qui ont préservé ces monticules de l’action violente par laquelle a a été emporté tout ce qui les environnait. »