Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/343

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les phénomènes de fusion, d’éruption et de consolidation sont insuffisans pour rendre raison de la forme générale de ce massif ; si les circonstances qui, au premier abord, pouvaient avoir l’air de rendre improbable l’hypothèse d’un soulèvement survenu après coup, dans son centre, tendent au contraire à en fournir une vérification, le fait du soulèvement du Cantal se trouve établi sur des fondemens aussi solides qu’aucun autre des faits que la géologie a réussi à constater.

Cependant comme l’attention la plus scrupuleuse ne peut mettre le géologue à l’abri de toutes les sources d’illusions, comme, par suite, les conclusions qu’on peut tirer à l’égard de faits aussi éloignés de nous que ceux dont la géologie s’occupe, ne peuvent jamais être considérées que comme des probabilités plus ou moins grandes ; il n’est jamais inutile de chercher à contrôler ces conclusions en examinant si elles n’impliqueraient pas des conséquences absurdes.

Aucun genre de phénomènes géologiques n’est plus susceptible d’un pareil contrôle, que celui d’un soulèvement qui n’aurait disloqué qu’une petite étendue de la croûte terrestre. Les fractures qu’un pareil phénomène a pu produire sont nécessairement assujéties à de certaines conditions géométriques, et, si ces conditions ne se trouvaient pas remplies, la supposition d’un phénomène de rupture deviendrait inadmissible, et les formes du massif dont l’hypothèse du soulèvement était destinée à rendre compte, resteraient, provisoirement au nombre des faits inexpliqués.

On allègue, en effet, que le massif du Cantal, dont nous concluons que la forme actuelle doit être due à un soulèvement, présente dans sa structure et dans la disposition de ses diverses parties, non seulement de grandes irrégularités qu’il était facile de prévoir d’avance, mais encore des circonstances dont l’hypothèse du soulèvement doit rendre compte, et qui, dit-on, lui sont tellement contradictoires, qu’elles constituent non plus une simple invraisemblance, mais une véritable impossibilité ; c’est sur ce point que roule la dernière des trois objections auxquelles j’ai principalement à répondre.

Cette objection se déduit de ce que plusieurs des vallées du Cantal ne pénètrent pas sans interruption jusque dans la grande enceinte circulaire du centre.

En admettant l’entière exactitude des faits sur lesquels cette objection s’appuie, elle n’aurait une véritable importance qu’autant que ces mêmes faits seraient réellement en contradiction avec toutes les dispositions que le phénomène mécanique supposé est