Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/344

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susceptible de produire. Or, il n’en est pas ainsi ; cette objection ne s’adresse véritablement qu’à la comparaison que nous avons établie dans notre premier mémoire, entre le déchirement d’une galette basaltique qui tend à se soulever dans son centre, et la fracture d’une bouteille étoilée par un choc léger. Mais cette comparaison qu’on a souvent répétée après nous, à cause de la simplicité de l’image qu’elle présente à l’esprit, n’était destinée qu’à faire comprendre la forme générale de notre idée. Elle ne constitue pas même le point de départ de nos calculs approximatifs, dans lesquels nous portons au contraire la considération d’un cône où le soulèvement n’aurait produit que des fissures imperceptibles en nombre infini. Dans nos résultats, la disposition affective des fractures, dont la cohérence variable des masses tend toujours à limiter le nombre, reste absolument indéterminée. Nous avons fait remarquer que les fentes primitives, dont le calcul exprime la somme totale, peuvent être discontinues dans le sens de la profondeur ; elles peuvent l’être aussi dans le sens de la longueur.

Dans le cas où la section méridienne de la montagne serait rigoureusement une ligne droite, où par conséquent sa forme serait exactement conique et où elle serait parfaitement homogène dans sa composition, on ne verrait pas de raison suffisante de la non-prolongation d’une même fissure, depuis la circonférence jusqu’au centre ; mais nous avons exposé que la section méridienne de la montagne n’est presque jamais une ligne droite, que sa surface est beaucoup plus compliquée que celle d’un cône. Par suite de cette circonstance, le soulèvement, auquel cette forme est attribuée, n’a pu avoir lieu sans produire non seulement des fractures méridiennes divergentes mais aussi des fractures concentriques ; ces dernières ont dû devenir plus nombreuses en approchant du centre, parce qu’à mesure qu’on s’en rapproche, ainsi que nous l’avons indiqué dans nos descriptions, la section méridienne s’éloigne de plus en plus d’être rigoureusement une ligne droite. Si la surface du massif soulevé avait été rigoureusement un solide de révolution, les fractures rayonnantes et concentriques auraient été perpendiculaires entre elles ; et, malgré toutes les irrégularités que ce massif présente, elles ont toujours dû se croiser, et par conséquent elles ont pu s’interrompre réciproquement. Rien ne s’est donc opposé à ce qu’elles aient contracté une disposition contrariée, semblable à celle des interstices du pavé de nos rues, ou à celles des fentes qui se produisent dans une argile qui se dessèche.

L’objection tirée de l’interruption des vallées de fracture, disparais d’elle-mêmes devant cette seule considération, à laquelle