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les phénomènes et la géologie de l’île Méléda, et celle de quelques parties de la Dalmatie.

M. Virlet donne ensuite communication de l’extrait suivant du Rapport annuel sur les travaux de la Société d’Histoire naturelle de l’île Maurice pendant l’année 1832, par M. Julien Desjardins.

M. M. Sauzier, dans sa correspondance avec la Société de l’île Maurice, a continué ses communications sur les différens phénomènes qui ont eu lieu au volcan de Bourbon, et particulièrement sur l’éruption du mois de juillet 1831. Dès le 14, une coulée de lave avait traversé la grande route et avait interrompu la communication par la partie du Vent ; le 25, cette coulée, qui avait de 35 à 40 mètres de largeur dans plusieurs endroits, tombait à la mer par trois bras différens, d’environ un mètre seulement de largeur. Ayant rencontré sur son passage une petite excavation de quelques mètres de profondeur, et de 6 à 8 de longueur sur autant de largeur, elle l’eut bientôt remplie, après quoi elle parut prendre pendant quelque temps une nouvelle direction. Avant d’arriver à cet endroit, elle avait passé au pied d’un rempart connu dans le pays sous le nom de Bois-Blanc. On ne se rappelle pas l’avoir jamais vue prendre cette direction. C’est la qu’elle s’est frayé un passage à travers la forêt, et c’est peut-être ce qui a le plus étonné les spectateurs que la chute de ces beaux arbres si anciens qui, enflammés depuis la racine jusqu’à la cime, tombaient en sens divers dans des flots d’une lave brûlante. Ils étaient bientôt après réduits en cendres, et laissaient échapper des tourbillons d’une fumée épaisse qui, plus d’une fois, manqua de devenir funeste à la foule nombreuse d’habitans accourus de tous les points de l’île. Au bout de dix jours, on a pu passer sur la lave, dont la surface, exposée à l’air, s’était suffisamment refroidie ; mais, malgré cette croûte épaisse, on s’est aperçu que dans plusieurs endroits elle s’était boursouflée de près d’un pied, circonstance qui était due à l’action de la lave encore en fusion, et qui coulait au-dessous.

Il paraît assez certain que ce n’est ni par le cratère Dolomieu, une des trois bouches principales du Grand-Pays-Brûlé ni par le cratère Jouvencourt, situé un peu au-delà des ravines du Bois-Blanc, que cette coulée s’est échappée, mais bien par un nouveau cratère qui s’est formé sur le flanc de la montagne. Depuis le moment où