Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/445

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des points de la presqu’île d’Abcheron, qui sont le théâtre principal de ces deux phénomènes, la présence de tous deux dans les éruptions des pseudo-volcans, suffisent pour expliquer clairement la correspondance souterraine de ces phénomènes qui caractérisent la presqu’île d’Abcheron et la distinguent de toutes les autres contrées. Mais, ajoute en terminant M. Lenz, ou se trouve le foyer de l’action volcanique que les trois éruptions de bourbe, de naphte et de gaz, nous annoncent, et quelle en est la cause ? c’est ce qu’il est impossible de déterminer avec précision ; aussi m’abstiendrai-je de toute hypothèse à ce sujet dans ce court aperçu, pour m’en tenir, ainsi que je l’ai fait, à la description des phénomènes, et à l’indication de la correspondance intérieure qu’ils ont entre eux. Quant aux deux espèces de naphte, je ferai observer que le naphte blanc n’est qu’un produit de la distillation du noir, et qu’il est facile de l’obtenir en distillant celut-ci.

« Si l’on voulait appliquer aux sources de Bakou le calcul que j’ai fait au sujet de celles de l’île de Zante (p. 210), calcul qui a démontré que tous les débris végétaux de la surface du globe n’auraient pu suffire à alimenter ces sources depuis qu’elles existent, on verrait bien mieux encore ici, où il se recueille annuellement 800 fois plus de bitume qu’à Zante, combien l’explication de leur origine organique est incompatible avec les faits, et qu’il suffit de réfléchir un peu pour reconnaître le peu de fondemens sur lesquels cette hypothèse repose.

« Je crois devoir, en terminant, dit M. Virlet, ajouter encore quelques détails sur l’origine du bitume du lac Asphaltite, qui prouvent que même les anciens regardaient déjà cette substance comme un produit volcanique. Ainsi Strabon dit : « que le lac est plein d’asphalte, qui, à des époques régulières, se détache du fond des eaux, et jaillit en bouillonnant à leur surface ; alors les flots écumans se relèvent en pyramides et présentent, en se gonflant, le spectacle d’une colline, dont le sommet vomit des cendres, et se couvre de nuages de vapeurs qui ternissent l’argent, le cuivre, et tous les corps métalliques, excepté l’or. » Cette description me paraît évidemment indiquer qu’il y a eu à différentes époques dans le lac Asphaltite des éruptions sous-marines, accompagnées de dégagemens de gaz hydro-sulfurique, qui, à l’exception de l’or, à la propriété de ternir tous les métaux.

« Tacite rapporte aussi que l’asphalte s’élève à la surface des eaux du lac Asphaltite, qu’il y nage pendant quelque temps, et