Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/90

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campagnol, un édenté voisin du tatou, et deux oiseaux[1].

« L’auteur de ce mémoire passe ensuite aux restes organisés fossiles, que lui ont fourni les terrains de la troisième époque géologique, c’est-à-dire les terrains lacustres tertiaires de la Limagne.

« Après avoir fait observer que, le premier, en 1824, il avait divisé les terrains volcaniques auxquels il applique aujourd’hui la dénomination de quaternaires en quatre formations, celle des trachytes, deux des basaltes et celle des volcans modernes, il divise les dépôts lacustres en trois grandes formations, la supérieure, où domine le calcaire marneux, et à laquelle se rapportent des travertin, des schistes bitumineux ; l’intermédiaire qui est gypseuse en plusieurs localités, et l’inférieure, qui est composée d’argile rouge et verte ainsi que d’arkoses.

« La première a offert beaucoup d’espèces éteintes, dont les genres sont encore conservés ; la seconde des genres éteints pour la plupart, et analogues à ceux du bassin de la Seine et de plusieurs autres. La troisième n’a fourni que peu de débris organiques.

« C’est dans la première formation que se trouvent plusieurs couches de lignite et plusieurs empreintes végétales qui ont leurs analogues dans le bassin de Ménat, ce qui a porté M. Croizet à penser que ce bassin pourrait bien contenir des végétaux de la troisième époque géologique ; on y a reconnu plusieurs espèces de saules, des feuilles de tilleul, de tremble, de châtaignier, celles de quelques graminées, de rosacées, de fucacées, ainsi que les traces de plantes arborescentes qui n’existent pas en Europe.

« Ce curieux gîte de Menat, dit M. Croizet, dont le schiste bitumineux met en activité une branche d’industrie qui sera probablement utile à l’agriculture comme engrais, nous montre une partie de la végétation dont se nourrissaient les ruminans et les grands pachydermes de l’époque qui nous occupe, comme celui de Dorat, que je viens de découvrir, nous offre celle de l’âge des mastodontes. On n’y trouve pas seulement des branches, des tiges, des feuilles et des fruits, il présente encore des insectes et un grand nombre de poissons, tantôt couchés sur un feuillet du schiste, tantôt dans des masses de fer sulfuré, de forme alongée et comprimée.

« M. Lecoq rapporte ces poissons au cyprinus papyracœus.

  1. La plupart de ces fossiles sont conservés dans le riche cabinet de M. l’abbé Croizet, ainsi que dans ceux de MM. de Laizer et Bouillet.