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mées, ainsi que le service anniversaire comme pour l’un (les leurs ; enfin qu’à perpétuité, tous les jours, excepté les jours de fête, après prime, en se rendant au chapitre, ils chanteraient pour moi, le psaume De Profundis avec le capitule Requiem æternam et la collecte Absolve, Domine, etc. Que monseigneur saint Lezin soit le témoin, le médiateur et le garant de cette convention entre les susdite chanoines et moi. »

Cette même formule, identiquement reproduite, termine la Vie de saint Magnobode, qu’il écrivit, étant évêque de Rennes, à la prière des chanoines de Saint-Magnobode.

Ce n’était pas seulement sa plume, c’était aussi sa parole qu’il consacrait à la glorification des saints de son pays. Nous avons encore le texte d’un grand panégyrique en l’honneur de l’illustre thaumaturge angevin, saint Florent Le Vieil.

Dom Chamard analyse fort bien ce curieux monument : « L’orateur, dit-il, y montre un amour si tendre, une confiance si filiale entiers saint Florent, que l’on dirait un enfant faisant l’éloge de son père. Le fondateur de l’abbaye du Mont-Glonne est à ses yeux le protecteur et le père de la patrie. Tous les ressorts de l’éloquence sont mis en jeu pour faire ressortir l’éclat des vertus et le nombre des miracles du grand serviteur de Dieu. »

Au commencement de l’année 1096, Marbode fut enlevé à ses graves et calmes fonctions l’archidiacre, à son pays d’Anjou, à ses amis et à ses proches, pour être porté au dernier sommet de la hiérarchie ecclésiastique, ou l’appelaient sa haute réputation littéraire, la sainteté de sa vie, l’orthodoxie de sa doctrine et sa grande expérience des affaires.

Sylvestre de La Guerche, évêque de Rennes, auquel il succédait, était mort en 1093. Soit qu’il ne fut pas procédé immédiatement aux élections qui, a cette époque, étaient faites par les évêques de la province et par le clergé et le