Page:Burckhardt - Le Cicerone, 2e partie, trad. Gérard, 1892.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
ARCHITECTURE CHRÉTIENNE.

saïques de pierre à S. Vitale [a] de Ravenne, à S. Marc [b] de Venise et dans la cathédrale [c] de Murano (1111). Ce sont cependant d’autres dessins et d’autres pierres qui y dominent.

Les autres ornements de pierre sont épars à Rome dans les églises suivantes :

S. Agnese fuori le mura [d] : revêtement mural, et stalle dans le chœur (VIIe siècle), un autel dans une chapelle latérale. — S. Cecilia [e] : la table d’autel ; le tabernacle date seulement de la fin du XIIIe siècle. — S. Cesareo [f] : plusieurs autels ; un riche siège épiscopal avec des colonnes torses incrustées de mosaïque, un ambon et les riches clôtures du chœur ; l’église est à cet égard une des plus importantes. — S. Clemente [g] : le tabernacle de l’autel et tout l’arrangement du chœur (voy. plus haut, pp. 5 et 8). — S. Giorgio in Velabro [h] : tabernacle d’autel très orné. — S. Lorenzo fuori le mura [i] : l’ambon à droite, le plus beau qui se soit conservé ; les barrières et le siège épiscopal dans le fond de l’église du style le plus élégant des Cosmates ; l’autel est de l’année 1148. — S. Maria Araceli [j] : ambon arbitrairement séparés et réunis à nouveau, des deux Cosmates Laurent et Jacques ; l’ara dans le transept gauche. — S. Maria in Cosmedia [k] : dallage, trône épiscopal et ambon exécutés vers 1120, par ordre du cardinal Alphanus dont le tombeau se trouve dans le vestibule ; — SS. Nereo ed Achillo [l] : ambon, clôtures, candélabres, siège episcopal et pavé. — Des fragments moins importants à S. Balbina [m], S. Pancrazio [n], S. Saba [o] (encadrement de porte daté du Cosmate Jacques), etc.[1].

Les seuls véritables monuments d’architecture que cette éeele de décorateurs ait produits, sont quelques cours de cloître avec de petits arcs reposant sur des colonnettes, et plafennées ou voutées à l’inté-

  1. À Ravenne, les objets de ce genre sont généralement plus anciens et sans mosaïque ; par contre ils sont curieux comme exemplaires tardifs de l’ancienne décoration plastique. À. S. Apollinare in Classe [p] : les extrémités du banc circulaire de la tribune empruntées au siège épiscopal de S. Damien (mort en 705) ; le tabernacle d’autel au fond de la nef latérale gauche (806-816) ; les deux ouvrages ont des ornements sans expression semblables à de la calligraphie. — À S. Agata [q] : l’ambon circulaire de la fin de l’epoque romaine. — Dans la cathédrale [r] : au pourtour du chœur, l’ambon circulaire du temps de l’archevêque Agnellus (556-569), avec des figures d’animaux, plates, déjà très grossière et placées chacune sur un panneau carré ; les deux moitiés de cet ambon sont scellés séparément dans le mur ; dans la sacristie, le siège épiscopal en ivoire de S. Maximien (546-556) (voir à la Sculpture). — À SS. Nazario e Celso (Galla Placidia) [s], la table d’autel, formée de mince plaques d’albatre, est remarquable moins à cause des reliefs peu importants que parce qu’elle était disposée pour être éclairée par des lampes placées à l’intérieur. — À S. Apollinare Nuovo [t], l’ambon sur quatre colonnes, le mieux conservé, avec de riches ornements romains employée d’une façon barbare ete, etc. — L’ornementation des deux ambons et du petit sacellum (contre un pilier à gauche) à S. Marc [u] de Venise appartient au style de Ravenne plus qu’au style romain. Ornements plastiques sans vie, dorée, mais sans mosaïques ; les pierres sont d’une valeur intrinsèque assez grande. Enfin une œuvre unique du IXe siècle, le tabernacle du maître-autel de S. Ambrogio [v] à Milan, orné de figures en relief et repeint à neuf sur les traces de l’ancienne peinture.