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PALAIS DE FLORENCE.

ner ici : le Pal. Giugni Canigiani [a] (Via de’ Bardi, no 24), avec une cour, sur piliers anciens, ornés parfois de chapiteaux cubiques ; l’escalier avec sa balustrade de colonnettes ioniques a un aspect pittoresque. (L’annexe du côté du jardin est du XVIe siècle.) — La cour simple et pittoresque du Pal. Cerchi [b] (Borgo S. Jacopo, no 7). — La cour du Pal. Casamurata [c] (Via delle Pinzochere, no 3). — D’une époque plus récente est l’imposant Pal. Magnani [d], autrefois Ferroni (Via de’ Serragli, no 6). — Vers 1500 : deux cours du Pal. Ceperello [e] (Corso, no 4), avec des arcs minces, d’une large ouverture, sur colonnes composites d’un travail très délicat. — Du même temps, à peu près, la cour du Pal. Incontri [f] (Via de’ Pucci, no 1). — De meme le Pal. Ginori [g] (Via de’ Ginori, no 11), dont l’extérieur correspond déjà au Pal. Guadagni, que nous citerons plus loin[1]. — Pal. Corsini [h] (Borgo S. Croce, no 6). — La maison no 27 Via de’ Bardi [i]. — Casa Romanelli [j] (Lung' Arno Guicciardini no 7). — Pal. Vitali [k] (Borgo degli Albizzi, no 26), derrière la façade duquel (par Ammanati) se trouve une jolie ordonnance de ce temps. — Petite, mais gracieuse façade du petit Pal. Corsi [l], derrière S. Gaetano, Via Teatina. — Jolie cour à galeries, Via dei Neri, 27 [m].

La forme généralement prédominante est : une colonnade autour de la cour ou d’une partie de celle-ci ; contre le mur, des consoles dans le dessin desquelles chaque architecte cherchait à rester original ; d’un côté de la cour, un corridor saillant au premier étage ; les corniches de dimension modérée, l’une au-dessus des arcs et l’autre au-dessous des fenêtres ; les intervalles souvent ornés de médaillons, d’écussons, etc., de même que les écoinçons des arcs au-dessus des colonnes ; les fenêtres des étages supérieurs presque toutes demi-circulaires, jusqu’au commencement du XVIe siècle ; les escaliers avec voûtes en berceau et corniches continues ; les pendentifs des lunettes, à travers tout l’édifice, posés sur des consoles. (Il en est de même pour les couvents.) Généralement des ressources médiocres ont suffi pour créer les constructions les plus marquantes.

Il convient d’intercaler ici un somptueux petit édifice, la chapelle funéraire du cardinal de Portugal [n], 1461, d’une beauté sévère, dans l’une


    grand charme pittoresque, mais elles sont généralement sans forme et d’une petitesse extrême. Aux environs de Gênes, tout rappelle d’une façon frappante le style des maisons de la ville. Quant aux villas des Vénitiens sur les bords de la Brenna, construites, la plupart sur les dessins de Palladio, l’auteur ne les connaît que par des dessins. Il est probable que Florence seule possède en ce genre dans ses environs plus de maisons d’une utilité pratique que tout le reste de l’Italie. Pourtant il faut reconnaître que les villas situées dans la Brianza et autour de Varese (au Nord de Milan) sont également d’un beau style champêtre. C’est en général une erreur de croire que l’architecture pittoresque en Italie se développe surtout à mesure qu’on va vers le sud ; les vallées et les localités au pied des Alpes renferment déjà bien des beautés, qui, dans le midi, ne se retrouveraient ni en même nombre, ni au même degré.

  1. La partie supérieure du vieux palais inachevé di Parte Quelfa [o] dans la via delle Ferine, est de Brunellesco, et plus qu’aucun autre de ses palais, peut-être, elle présente un motif susceptible de développement.