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PLAISANCE, REGGIO, PARME, BOLOGNE.

Landi) un magnifique fragment de façade en briques, et deux cours, dont les ruines ont de la beauté.

À Reggio, il faut encore citer de cette époque : le joli palais de briques Vizzani Pratoniere [a] (Via del Torazzo) ; — le Palais Ferrari [b] (Via principale, 43). La cour de l’évêché n’est pas de Bramante.

Parmi les autres architectures Renaissance du pays, deux édifices sur la Via S. Antonio à Plaisance [c] et un grand cloître à demi détruit à gauche de S. Quintino à Parme [d] offriront peut-être quelque intérêt pour les architectes. La Madonna della Campagna [e] à Plaisance (à l’extrémité occidentale de le ville), construction centrale en briques avec des détails assez sobres, présente, à l’intérieur, de beaux effets de lumière ; elle contient en outre des fresques du Pordenone. À Plaisance encore, S. Sepolcro [f] (1488), dont l’intérieur, d’un effet grandiose, a servi de modèle pour S. Giustina de Padoue ; c’est aujourd’hui un magasin d’artillerie. Derrière, le Monastero [g], en partie peut-être de Bramante, exécuté en 1503 par Alessio Tramelli. Le séminaire [h] épiscopal à, Parme, près de la cathédrale, est une galerie double d’un bon style, aujourd’hui murée. S. Sepolcro [i], dans la même ville, d’une très belle ordonnance, sert maintenant d’hôpital.


Bologne ne possède de ce temps aucune église importante, mais quelques fragments très précieux. La joyeuse naïveté de la première Renaissance revit tout entière dans la gracieuse façade en briques de la Madonna di Galliera [j] (près de S. Pietro), de l’an 1470. — La petite église de S. Spirito [k], aujourd’hui abandonnée, reproduit ce style dans les dimensions les plus réduites. — Quant à l’église de Corpus Domini (ou la Santa) [l], il ne s’est conservé de la construction de l’an 1456 (?) que le façade et le superbe porte de briques. Dans cette richesse éclate précisement la profonde différence entre la décoration de la Toscane et celle de le Haute-Italie. — S. Michele in Bosco [m], église encore bien conservée, à une nef seulement (elle passe pour être de 1447, mais elle est plutôt postérieure à 1500), est, surtout à l’extérieur, d’un bon style. Le portail est attribué à Peruzzi ; parmi les annexes, quelques-unes sont d’une heureuse simplicité. — À S. Bartolomeo di Porta Ravegnana [n], la riche galerie sur piliers d’Andrea Marchesi, surnommé Formigine, s’est conservée de deux côtés ; elle est de 1530 et pourtant encore de la première Renaissance, comme toutes les œuvres où l’effet de détail domine encore. (L’intérieur, voûte en berceau, portée sur colonnes, est peut-être de la même époque, mais modernisé.) — À S. Giacomo Maggiore [o], la très belle nef est le résultat d’un remaniement de l’intérieur, entrepris en 1497 ; au lieu de collatéraux, trois arcades formant chapelles remplissent les intervalles entre les piliers saillants. — L’église contiguë de S. Cecilia [p] a une petite coupole qui, de l’extérieur, offre un aspect gracieux.