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PREMIÈRE RENAISSANCE.

par exemple, a tiré le carrelage des Loges, aujourd’hui tout à fait usé. Il y a, aux Stances [a] du Vatican, quelques restes dans un meilleur état de conservation. — D’une époque antérieure sont : le pavé de la chapelle Bentivoglio à S. Giacomo Maggiore [b] à Bologne ; à Bologne encore, le pavé de la cinquième chapelle à gauche, à S. Petronio [c], ce dernier forme de plaques hexagonales avec ornements et figures. — Voir encore : à S. Sebastiano [d] de Venise, chapelle à gauche, près du chœur, avec monogramme, armoiries et la date 1510 ; — à Sienne, dans l’oratoire de S. Caterina [e] et dans la librairie de la cathédrale [f] (restauré). Il y a un pavé de ce genre, bien conservé, dans une petite chambre de l’appartement de Léon X, au Palazzo Vecchio [g] à Florence. — À Naples, où la tradition s’est conservée aujourd’hui encore, voir à S. Giovanni a Carbonara [h], la Congrégation ; à Monte Oliveto [i], la chapelle à droite de l’entrée. — Cette sorte de décoration eet aussi d’un bel effet pour le revêtement des murailles : voir à Naples le vestibule du réfectoire de S. Maria Nuova [j]. — Il y a de beaux exemplaires d’applications de ces plaques de faïence, formant lambris d’escalier, à Gênes [k] : via Luccoli, no 26, via S. Matteo, no 10, etc. — Le pavé de la Villa Imperiale [l], près de Pesaro, est dans un bon état de conservation.




Après le marbre, le bronze et l’argile, occupons-nous de la décoration sur bois, qui tient une place si importante dans l’art de la Renaissance.

Le moyen âge avait, pour la décoration des églises, un principe qui disciplinait tous ses efforts : c’était, lorsqu’il lui fallait rompre l’ensemble et l’harmonie d’un édifice, de mettre dans ces discords le plus d’éclat et de richesse possible. Il y trouvait à la fois une excuse et une compensation pour les brisures du rythme architectural. C’est pourquoi, dans l’intérieur des églises, tant d’escaliers à vis, tant de jubes et de balustrades, etc., sont des travaux de luxe de premier ordre. C’est pourquoi surtout, dans l’intérieur du chœur, les stalles sont ouvrées dans un style d’ornementation gothique, d’un raffinement toujours nouveau, et parées de figures qui ont souvent un grand prix. L’Italie, il est vrai, ne possède pas, de l’époque gothique, de stalles comme celles de la cathédrale d’Ulm ; les stalles de S. Francesco [m] à Assise feraient pauvre figure en Allemagne. Il en serait de même pour les stalles de la cathédrale [n] à Sienne, de S. Agostino [o] à Lucques, de S. Domenico [p] à Ferrare (1384), des Servi [q] à Bologne (1490), de S. Zeno [r] à Vérone, de S. Francesco [s] à Brescia (avec lee intéressantes armoires de la sacristie), de la cathédrale [t] même à Reggio. Tout au plus convient-il d’accorder quelque valeur propre aux stalles de la cathédrale [u] d'Orvieto, commencée dès 1414 par le Siennois Dom. di Niccolò, moins pour l’architecture même que pour les ornements et demi-figures de Pietro in Minella, de Sienne, terminés en 1431, qui sont d’un admirable dessin. À