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PREMIÈRE RENAISSANCE.

épargnées par l’incendie de 1574 (Sala de’ Busti, et Camera a Letto) et contenant aujourd’hui une partie de la collection des antiques. Il y en a un, très riche, avec figures dans les champs du milieu, et un autre tout doré avec chérubins, à l’Académie [a] (salles de l’ancien cloître de la Carità). — Parmi les plafonds d’église de même style, se sont conservés celui de S. Michele [b] (très restauré), avec caissons carrés, et celui de S. Maria de’ Miracoli [c]. À S. Giacomo dall’ Orio [d] (transept droit), un beau fragment de voûte en bois.

Parmi les cadres de tableau, après les cadres encore gothiques des tableaux d’autel de Murano (Académie, seconde chapelle à droite de S. Zaccaria [e], — et aussi, à Bologne, à la Pinacothèque), on peut considérer comme un des plus beaux de la Renaissance tout entière celui du tableau de Giovanni Bellini, dans la sacristie des Frari [f] (1488), surmonté de sirènes et de candélabres. Souvent et particulièrement dans les cadres de marbre des grands tableaux d’autel, dont les arabesques, d’ailleurs, ne sont jamais de grande valeur, le cadre continue l’architecture représentée en perspective dans le tableau lui-même. De la niche, derrière le trône de Marie, on voit les deux arcs (peints) se rencontrer avec les deux pilastres sculptés. Le grand Giov. Bellini de S. Zaccaria est un exemplaire frappant du genre. Un des plus beaux cadres de ce style était celui de S. Giovanni e Paolo (brûlé en 1867). — D’autres cadres, plus ordinaires : seconde chapelle à gauche du chœur, auteur du Saint Jean de Donatello ; troisième chapelle à gauche du chœur, autour du tableau de Basaiti).


À Padoue, le plus beau travail de stalles est celui du chœur de S. Giustina [g], avec de nombreuses scènes, du commencement du style baroque. — Les stalles de la chapelle de S. Prosdocimo (maison capitulaire) sont, au contraire, de la première Renaissance, avec de bonnes marqueteries (vues, etc.). — Le cadre du tableau de Romanino, dans la galerie de la ville, n’est pas indigne de l’œuvre même, la plus belle de Padoue. Des cadres semblables autour d’autres tableaux du Romanino, à Brescia [h], particulièrement autour du beau tableau d’autel de S. Francesco. — On trouve dans la sacristie du Santo [i] de grands panneaux de marqueterie avec figures.

Parmi les plafonds en bois, celui de l’étage supérieur de la Scuola del Santo [j] contient des caissons de la meilleure époque, d’une peinture exquise (blanc sur fond bleu).


À Vérone, nous pénétrons dans la région qui a produit les plus grands virtuoses du genre. Ils ont laissé chez eux quelques œuvres très importantes.

Il y a des stalles, modestes, mais gracieuses, de la première Renaissance, dans le chœur de S. Anastasia [k], avec des marqueteries pure-