Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/168

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— Moi ! » s’écria Cédric en obéissant et en enlevant vivement son chapeau.

Il montra alors sa jolie tête, entourée de son auréole brillante, tandis que, le visage animé par la joie et la surprise, il souriait à droite et à gauche.

« Dieu bénisse Votre Seigneurie ! dit avec une révérence la vieille femme au manteau rouge qui avait parlé à sa mère ; qu’il vous accorde une longue vie !

— Je vous remercie, madame ! » dit Cédric.

Alors, suivant son grand-père, il entra dans l’église. Tous les regards les accompagnèrent pendant qu’ils gagnaient la tribune garnie de tentures et de coussins qui leur était réservée. Quand Cédric y fut parvenu, il fit une découverte qui lui fut très agréable. En face de lui, de l’autre côté de l’église, sa mère lui souriait. Cédric lui rendit son sourire, heureux de voir qu’elle était placée de manière à ce que leurs regards pussent facilement se rencontrer.

Cédric aimait beaucoup la musique. Souvent sa mère et lui chantaient ensemble. Quand les psaumes commencèrent, il joignit aux voix des assistants sa voix pure et douce, qui s’élevait aussi claire que celle d’un oiseau. Il se laissait aller entièrement au plaisir qu’il éprouvait. Le comte s’oubliait aussi un peu lui-même et, enfoncé dans les coussins du banc, il observait l’enfant. Le petit lord, le psautier ouvert dans sa main, chantait de toutes ses forces ; la joie se peignait sur son visage, légèrement levé vers le ciel, et qu’un rayon de soleil, perçant, au travers des vitraux de couleur, venait baigner d’or, de pourpre et d’azur. Sa mère, tandis qu’elle le regardait de