Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/169

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l’autre côté de l’église, sentit son cœur tressaillir de bonheur, et une prière s’éleva pour lui dans son cœur. Elle demandait à Dieu que son cher enfant conservât son âme pure et candide, et que l’étrange et grande fortune qui venait de tomber sur lui n’amenât pas de mal avec elle.

« Oh ! Cédric, avait-elle dit à son petit garçon la veille au soir, au moment où il allait la quitter, oh ! Cédric, je voudrais être très vieille, très habile, et posséder beaucoup d’expérience, afin de pouvoir te donner de bons conseils. Mais je te dirai seulement, mon cher enfant : sois bon, sois affectueux, sois sincère ; sois courageux aussi. Alors, non seulement tu ne feras jamais de mal à personne, mais tu pourras empêcher beaucoup de mal, et le monde, le vaste monde, deviendra un peu meilleur, parce que mon petit garçon aura vécu. Et c’est tout ce qu’on peut désirer, que le monde devienne un peu meilleur, même si peu que ce soit, mon chéri ! »

De retour au château, l’enfant avait reporté ces paroles à son grand-père.

« Quand elle eut fini, ajouta Cédric, je lui dis que c’est ainsi, bien sûr, que vous aviez été, et que c’est la raison qui fait que le monde est un peu meilleur qu’autrefois ; aussi je lui ai bien promis de faire tout mon possible pour vous imiter.

« Et qu’a-t-elle répondu ? demanda le comte, légèrement embarrassé.

— Elle a dit que j’avais raison ; que nous devions toujours prendre pour modèle les gens qui sont bons et tâcher de faire comme eux. »

Peut-être était-ce le souvenir de cette conversation qui reve-