Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/216

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lage de Dorincourt, avait rencontré le vieux lord et son petit-fils chevauchant ensemble. Il s’était arrêté pour échanger une poignée de main avec le comte et pour le féliciter de l’amélioration de sa santé : la goutte paraissait l’avoir abandonné pour l’instant.

« Il semblait aussi orgueilleux qu’un roi, dit sir Thomas, en parlant de cette rencontre, et, sur ma parole, je ne m’en étonne pas : car je n’ai jamais vu un plus bel enfant que son petit-fils. Droit comme une flèche et se tenant sur son poney comme un vieux cavalier. »

Ces bruits arrivèrent jusqu’à lady Lorridale. Elle entendit aussi parler de Hugues, de l’enfant boiteux, des maisonnettes de l’Impasse, d’une vingtaine d’autres incidents, et commença à désirer vivement de voir le petit garçon. Juste comme elle se demandait comment elle parviendrait à réaliser son désir, elle reçut, à son grand étonnement, une lettre de son frère, l’invitant, ainsi que son mari, à aller passer quelque temps à Dorincourt.

« C’est inimaginable ! s’écria-t-elle. On prétend que cet enfant fait des miracles ; je commence à le croire. Mon frère, dit-on, l’adore ; il peut à peine s’en séparer et il est orgueilleux de lui. Sans doute il éprouve le besoin de nous le montrer. »

Elle accepta l’invitation.

Quand elle arriva à Dorincourt avec sir Harry, il était tard dans l’après-midi, et elle se rendit à l’appartement qui lui était destiné avant d’avoir vu son frère. S’étant habillée pour le dîner, elle descendit au salon. Le comte était debout près du feu. À côté de lui se tenait un petit garçon habillé de velours