Page:Burney - Evelina 2.djvu/13

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séjour à Londres, mais il ne nomma pas le Lord Orville, & je ne crus point devoir lui en demander des nouvelles pour ne pas avoir l’air d’être trop curieuse. Peut-être Sir Clément en parlera-t-il par hasard, s’il reste encore quelque temps avec nous.

Il continua dans ce style complimenteur jusqu’à ce que nous rencontrâmes le Capitaine Mirvan. Il fut extrêmement content de revoir son ami, & exprima sa joie en lui secouant cordialement la main, par un bon coup sur l’épaule, & par d’autres démonstrations également honnêtes. Il lui déclara entr’autres que sa visite lui étoit aussi agréable que la nouvelle du naufrage d’un vaisseau français. Sir Clément répondit avec chaleur à tant de politesses, & il protesta que son empressement seul à rendre ses devoirs au Capitaine Mirvan, l’avoit pu engager à quitter Londres dans toute sa splendeur, & à manquer à quantité d’engagemens qu’il avoit pris.

„ Nous aurons beau jeu, reprit le Capitaine ; sacher que la vieille Française est ici. Jusqu’à présent, morbleu ! son sejour m’a été de peu d’utilité, car je n’ai eu personne qui voulût se liguer avec moi pour lui faire piece ; mais nous irons grand train pour me dédommager. ”

Sir Clément accepta la proposition & nous retournâmes au château. Notre hôte fut reçu assez froidement par Madame Mirvan, & Ma-