Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/374

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ment, me paroît si distinguée, que je la prendrois pour celle d’un feld-maréchal. Ne le croyez-vous pas, monsieur » ?

« Oh ! oui, monsieur ; c’est précisément cela : mais son nom m’est échappé. Vous vous le rappellerez peut-être ».

« Non, en vérité ; je n’ai pas beaucoup de connoissances parmi les gens de guerre ».

Le ton ironique de sir Clément acheva de déconcerter le pauvre M. Smith ; et mortifié du malheureux succès de sa tentative, il prit le parti de se taire pendant le reste de la soirée.

Bientôt après M. Branghton nous ramena sa fille cadette, qu’il avoit réussi à délivrer d’entre les mains d’une troupe de jeunes insolens : l’aînée, qui revint ensuite, n’avoit pas été mieux traitée : le jeune Branghton et le Sr. Brown nous rejoignirent aussi, et nous nous disposâmes tous à partir. Il n’étoit plus question que d’arranger notre retour en ville. Madame Duval refusoit d’aller le soir en barque.

Sir Clément lui offrit son carrosse, mais cette proposition la mit fort en colère ; elle lui répondit qu’elle se garderoit bien de se confier à un homme de sa trempe. Il fut décidé enfin que notre