Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/437

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
416
NOTES.

lifiés de divins ou célestes. À ce compte ils n’auraient pas le droit de nous occuper, parce que nous pouvons ignorer à jamais comment se les représentait l’imagination indienne. Quelques-uns de ces noms ont cependant des synonymies terrestres, et ce sont celles-là qu’il faut relever. Le Pâridjâta est l’Erythrina fulgens ou l’arbre de corail. Le Kôvidâra est le Bauhinia variegata ou une espèce d’ébène. Le Mandârava nous a déjà occupés ci-dessus, chap. I, f. 4 a, p. 306 ; ce serait, selon Wilson, un autre nom de l’Erythrina fulgens. Il en faut dire autant du Mañdjûchaka ou du Mahâmañdjûchaka, dont le premier, nommé par Wilson Mandjûchâ, désigne la garance du Bengale. Il est aisé de reconnaître que pour se représenter les arbres divins, on a pris les végétaux les plus remarquables par la beauté de leurs fleurs.

f. 194 b. Seront toutes, il faut aussi le savoir, des saveurs divines.] La comparaison des trois manuscrits qui sont actuellement sous mes yeux me prouve que je n’ai pas rendu ce passage assez exactement ; on doit lire ainsi toute la phrase : « produiront toutes, il faut le savoir, des goûts excellents, et il les percevra ainsi. » Une correction analogue doit être faite à la phrase suivante : « et les saveurs désagréables elles-mêmes, etc. ; » cette phrase doit être remplacée par ce qui suit : « et les saveurs désagréables » elles-mêmes qui viendront se déposer sur sa langue, produiront des goûts divins. »

f. 195 b. Les rois Balatchakravartins eux-mêmes.] Après ces mots les deux manuscrits de M. Hodgson ajoutent : « et les rois Tchakravartins ; » ces derniers mots doivent être rétablis dans le texte, et leur présence est ici d’autant plus nécessaire, que c’est à eux que se rapporte l’épithète de « possesseurs des sept choses précieuses. » On sait en effet que les Tchakravartins ont seuls le privilége de posséder sept objets de grand prix qui sont énumérés dans beaucoup de livres, et notamment dans le Lalita vistara[1]. Je renvoie le lecteur aux remarques que j’ai exposées sur le titre de Tchakravartin, ci-dessus, chap. 1, f. 4 b, p. 307 et 308, et chap. vii, f. 89 a, p. 387 et 388.

f. 197 b. Il exposera tout ce qui aura été dit par le Tathâgata.] Le rapprochement de la phrase suivante prouve qu’il faut faire rapporter le mot tout à Tathâgata, et traduire ainsi : « il exposera ce qui aura été dit par tous les Tathâgatas. »

  1. Rgya tcher rolpa, t. II, p. 14 et suiv. Conf. ci-dessus, p. 321, et Appendice, no VIII.