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CHAPITRE XIX ET XX.

CHAPITRES XIX ET XX.

f. 203 b.St. 9. Cinq cents au moins.] Lisez, « cinq cents, pas un de moins. »

f. 204 b.Leur langue sortit de l’ouverture de leur bouche.] Voilà un exemple des incroyables niaiseries auxquelles peut conduire la passion du surnaturel. Une fois qu’on s’est imaginé qu’un homme a le pouvoir de s’élever au milieu des airs pour aller y ouvrir avec l’index un Stûpa suspendu dans le ciel, il est clair qu’on n’a plus de peine à le croire capable de tout. Mais qu’on se le figure tirant la langue, et que, pour comble de ridicule, on se représente le nombre immense de ceux qui assistent à son enseignement, exécutant devant lui et tous à la fois la même exhibition, c’est là une imagination dont la superstition européenne se ferait difficilement une idée. Il semble que les Buddhistes du Nord aient été punis de leur goût pour le merveilleux par le ridicule de leurs inventions.

f. 206 a.Dans le dessein de communiquer cette exposition de la loi.] Le sens du mot parîndanâ dont se sert ici le texte et que j’ai traduit par « communiquer, » est plutôt celui de « concession, octroi ; » c’est de cette manière même que l’entend I. J. Schmidt au commencement du Vadjra tchtchhêdika où se trouve la phrase suivante : Bôdhisattvâḥ parînditâḥ paramayâ parindanayâ, « Bhagavat a complètement octroyé tant de choses aux Bôdhisattvas par l’octroi complet de ce qu’il y a de meilleur[1]. » Mais on peut traduire la version tibétaine d’une manière plus conforme à la teneur de l’original sanscrit, en réunissant ensemble deux propositions qui paraissent isolées dans le tibétain : âçtcharyam̃ Bhagavan yâvad êva tathâgatêna Bôdhisattvâ mahâsattvâḥ parinditâḥ paramayâ parindanayâ, c’est-à-dire littéralement : « C’est une chose merveilleuse, ô Bhagavat, combien l’excellent octroi complet a été complètement octroyé par le Tathâgata aux Bôdhisattvas Mahâsattvas. » Nous retrouverons plus bas ce mot dans le Lotus même (chap. xxii, f. 215 a), sous cette forme, anuparindâmi, « je confie, » et de plus avec cette double orthographe, paridâmi et parindadâmi, au chapitre final qui a pour titre le dépôt (chap. xxvii, f. 247 a). La nasale paraît ajoutée à la proposition pari pour compenser la perte qu’éprouve quelquefois le verbe dadâmi, privé de son redoublement.

f. 207 a.St. 2. Pour ceux qui sont arrivés à.] Lisez, « à ceux qui sont partis pour. »

f. 207 b.St. 10. Dans l’intime essence de l’état de Bôdhî.] Lisez, « sur le trône de la Bôdhi. »

  1. Ueber das Mahâyâna, dans Mém. de l’Acad. des sciences de Saint-Pétersbourg, t. IV, p. 186.