Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/57

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117. Et me rappelant les anciens Buddhas, et quelle était leur habileté dans l’emploi des moyens, [je dis :] « Puissé-je, moi aussi, après avoir joui de cet état de Buddha, puissé-je l’exposer trois fois en ce monde ! »

118. C’est ainsi que cette loi est l’objet de mes réflexions ; et les autres Buddhas des dix points de l’espace, qui me laissent voir en ce moment leur propre corps, font entendre tous ensemble cette exclamation : « C’est bien ! »

119. « Bien, solitaire ! ô toi le premier des Guides du monde ; après avoir pénétré ici la science, à laquelle rien n’est supérieur, réfléchissant à l’habile emploi des moyens [convenables], tu reproduis l’enseignement des Guides du monde.

120. Et nous aussi, nous qui sommes des Buddhas, après avoir fait une triple division de cet objet suprême, puissions-nous le faire comprendre ! car les hommes ignorants, dont les inclinations sont misérables, ne nous croiraient pas [si nous leur disions] : Vous serez des Buddhas.

121. Puissions-nous, faisant un habile emploi des moyens [convenables], en réunissant [tous] les motifs, [et] en parlant du désir [qu’on doit avoir] d’une récompense, puissions-nous convertir beaucoup de Bôdhisattvas ! »

122. Et moi, en ce moment, je suis rempli de joie, après avoir entendu la voix agréable des Chefs des hommes ; l’esprit satisfait, je dis à ces Protecteurs : « Les chefs des grands Richis ne parlent pas en vain.

123. Et moi aussi, j’exécuterai ce qu’ont ordonné les sages, Guides du monde. » Et moi aussi, j’ai été agité dans ce monde terrible, après y être né au milieu de la dégradation des créatures.

124. Ensuite, ô Çârisuta, ayant ainsi reconnu [la vérité], je suis parti dans ce temps-là pour Bénarès ; là, j’ai exposé à cinq solitaires, à l’aide d’un moyen convenable, la loi qui est la terre de la quiétude.

125. J’ai fait ensuite tourner la roue de la loi, et le nom de Nirvâna a été [entendu] dans le monde, aussi bien que le nom d’Arhat et celui de Dharma ; le nom d’Assemblée y a été alors [entendu] aussi.

126. Je parle pendant un grand nombre d’années, et je fais voir la terre du Nirvâna : « Voici, [m’écrié-je,] le terme du malheur du monde ; » c’est ainsi que je m’exprime continuellement.

127. Et au moment, ô Çâriputtra, où j’ai vu des fils des Meilleurs des hommes arrivés à l’excellent et suprême état de Bôdhi, nombreux comme des milliers infinis de kôtis,

128. Qui, s’étant approchés de moi, sont restés en ma présence les mains jointes et l’extérieur respectueux, et qui ont entendu la loi des Djinas, grâce à l’habile emploi des nombreux et divers moyens [dont ces Djinas disposent] ;