Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/6

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affirment que l’avoine javellée, quelques plantes des ombellifères, des solanées, pouvaient engendrer l’affection. Tout au plus si leur ingestion occasionne un léger narcotisme qui se dissipe bien vite.

Vers le xe et le XIe siècles, époque célèbre par son fanatisme religieux, on comprend que la marche du charbon frappât les esprits, aussi ne voyait-on dans sa production qu’un effet de la colère divine. Certains l’attribuaient encore à un maléfice, un sortilège jeté sur le troupeau, et on ne croyait la guérison possible, qu’autant que les sorciers faisaient des signes cabalistiques sur les animaux atteints. On avait même recours aux prières afin de conjurer la maladie ; aujourd’hui, ces idées sont complètement tombées dans l’oubli, et la science se propageant de plus en plus dans les campagnes, tend à faire disparaître ces préjugés absurdes.

Vers le xve siècle, dans une épizootie charbonneuse qui régna en Italie, les médecins qui s’occupèrent de son traitement, se rapprochèrent assez des idées nouvelles, en lui attribuant pour cause l’alimentation composée d’avoine, blé, ivraie et seigle. Ce dernier aurait pu être ergoté, mais alors on n’aurait vu se produire qu’une gangrène sèche, phénomène qu’on ne reconnaît pas dans leurs descriptions. Le bromus secalinus (seigle bâtard) ; le centauréa cyanus (bleuette) ; le papaver rhéas (coquelicot) ; la campanulle, l’herve lentille, les châtaignes moisies, plantes très inoffensives, ont joué un rôle plus ou moins important dans sa production ; mais leur innocuité est parfaitement établie de nos jours. Actuellement on admet, avec juste raison, l’influence combinée de la température, du sol, des marais et des aliments ; quoique l’on ait de beaucoup exagéré leur degré d’action. Je rechercherai, me basant sur les opinions des