Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/9

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stabulation permanente, soient aussi attaqués de cette même maladie, puisque leurs conditions d’existence sont tout-à-fait opposées.

Mais la stabulation permanente peut être envisagée aussi comme cause occasionnelle, car les animaux que l’on y soumet sont ordinairement destinés à la boucherie, et pour favoriser la production de la graisse, on les tient dans des conditions tout-à-fait contraire aux lois de l’hygiène. Les locaux sont peu aérés, afin que l’oxigène étant moins abondant, ne puisse brûler les principes hydre-carbonés, qui vont former la graisse ou le lait. Qu’arrive-t-il ? c’est que ces animaux sont dans un état anormal, et acquièrent des propriétés nouvelles aux dépens de l’équilibre fonctionnel ; cet équilibre rompu, l’organisme aura moins de force pour lutter contre les agents extérieurs.

Lorsque les animaux sont conduits aux marchés d’approvisionnement, on leur fait exécuter des marches forcées ; quelques auteurs ont considéré ces grandes fatigues comme causes productrices du charbon. Ici, comme dans les cas précédents, l’organisme est débilité et donne plus de prise à l’action des causes morbifiques.

Que l’on invoque chacune de ces causes en particulier, ou bien toutes en général, on ne peut pas, avec M. Reynal, admettre qu’elles seules produisent la maladie. Elles pourront agir comme causes occasionnelles ou prédisposantes, et non comme vraiment efficientes. Seules ou réunies, elles produisent des maladies très variées ; mais comment démontrer qu’elles engendrent une maladie spécifique, jouissant du triste privilège de se transmettre par contagion ; et le charbon n’existant jamais sans cette altération, il faudra bannir toutes ces causes hypothétiques, ne leur faire jouer qu’un rôle accessoire et rechercher la production du véri-