Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/36

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COUPLET.


Quant revient la seyzon que l’herbe reverdoie ;
Que di fléons cléretz, la terre alme s’ondoie ;
Qu’esjoissent oyzels, de lors gracieulx chantz,
Li bois, et la prée, et li chamz ;
Soir et matin, filles, n’allez solettes,
Quierre, ez gazons, derraines violettes !
Serpent y gist, que n’y mord au talon ;
Por ce n’est-il, tendres poulettes,
Por ce n’est-il que plus félon.




BÉATRIX DE SAVOIE.


Béatrix de Savoie naquit à Montpellier en 1176. Elle épousa Raymond Bérenger, comte de Provence, et fit de la cour de ce prince l’asile des lettres et des sciences. C’est Béatrix, et non pas une comtesse Marguerite de Flandre, que Richard-Cœur-de-Lion invoquait dans sa prison. Cette princesse est morte en 1269 ; on lui attribue le fabliau de la Fée Urgèle et quelques lais d’amour à stances inégales.

Voici deux couplets de Béatrix à Richard :

Sçay qu’est ung feu, courant de veyne en veyne ;
Feu que nuz hom puet n’estraindre ne fuyr ;