Page:Busquet - La Nuit de Noël, 1861.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les frênes, les noyers, les chênes, les ormeaux,
Jusqu’à ramper, confus, abaissent leurs rameaux ;
Les coudriers rugueux, les épines-vinettes,
Aux oiseaux engourdis n’offrent plus de cachettes.
Le saule se lamente et se souvient d’avoir
Oté son ombre au Christ qui s’était laissé choir
Sous l’abri détesté de son maigre feuillage,
Quand il marchait courbé sous la croix et l’outrage.
Hélas ! depuis ce jour, source de tous ses pleurs,
Il fait de chaque branche un glaive de douleurs,
Et quand revient Noël, plus honteux et plus triste
Sent en lui le remords qui le ronge et résiste ;
Car tout être créé qui n’a pas défendu