Page:Busquet - Représailles, 1872.djvu/13

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Reste ici ! le devoir l’exige,
C’est l’honneur et c’est la vertu !

Pour prendre part à la défense,
N’es-tu pas rentré tout exprès ?
Hésiter seul est une offense :
Je te suppose libre… après ?

Pourrais-tu fuir ta conscience,
Le secret ennui de ton cœur
Et l’invincible méfiance
De surprendre un souris moqueur ?

Qui donc est libre, si son âme
Est la captive du remords,
S’il n’ose regarder la femme
Et se retourner vers les morts,

Prier le dieu de l’innocence,
De ses larmes goûter le miel,
Et quand son cœur plie en silence
Regarder au matin le ciel ?