Page:Busquet - Représailles, 1872.djvu/14

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Le songeur ouvrant sa fenêtre
Entrevoit à l’horizon clair
Dans l’aube en pleurs qui vient de naître
Le martinet tyran de l’air.

Précurseurs des bruits de la ville,
Les noirs martinets loin du sol
Volent si haut d’une aile agile
Que l’œil n’en peut suivre le vol.

Ils se poursuivent dans l’espace
Avec des cris assourdissants :
Leur troupe fuit, passe, repasse
En mille parcours ravissants.

Sur les toits aigus aux tons bistres,
Dans les fanges du vieux Paris,
Voltigent, tourbillons sinistres,
Des bandes de chauves-souris.

Elles s’en vont cherchant leur proie
Avec des cris tout effarés,
Effleurant d’une aile de soie
La grille des balcons dorés.