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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/138

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Guère de gens ne sont en peine
De s’informer où l’on les mène,
Excepté quelques perruquiers,
Quelques parfumeurs et poudriers,
Quelques faiseurs de confitures,
Ou bien de mignonnes chaussures,
De fards, de pommades, de gands,
De vieilles jupes, vieux rubans,
Repassez à la friperie,
Et faiseurs de pâtisserie.
Hé quoi ! si souvent escroqués,
Faut-il encore qu’ils soient moqués ?
Ô personnes ensorcelées,
De prêter ainsi leurs denrées
Sur janvier, février et mars,
Pour courre après de tels hasards !
Au contraire, mille personnes
Prudentes, sages, belles, bonnes,
Rendront grâce aux bons magistrats
Qui leur ont sauvé tant de pas,
Et réduit leurs maris à vivre
D’un air qu’il ne les faut pas suivre.
Ô combien d’argent épargné
À tel, qui pour être lorgné
Le faisoit, mettant tout en gage,
Et trop tôt gueux et trop tard sage !
Voilà ce que c’est d’écouter
Un sexe qui vient nous tenter,
Qui nous fait croire qu’il nous aime,
Et puis nous perd comme lui-même !
Ô qu’elles sont en bel état
Pour un marquisat ou comtat !
Ainsi fait la vanité sotte
D’une poupée une marotte,