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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/140

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C’est du navire que je dis ;
J’excepte le vent yapis[1] :
Car ce vent seroit tout contraire,
Et des poètes d’ordinaire
Il est invoqué pour les gens
Qu’on veut revoir en peu de temps.

Alors aussi d’autre manière
Tout débauché fera prière ;
Mais prières de débauchés
Sont souvent autant de péchés ;
Le Ciel, qui le sait, les délaisse
Et ne s’en hausse ni s’en baisse ;
Les enfans leur crient au renard[2].
Pourtant dans ce fameux départ
On voit blémir un pauvre drôle
Quand il entend lire le rôle
Où des premières est Fanchon,
Qui de ses deux yeux de cochon
Lui vint percer le cœur et l’âme ;
Alors il ne peut qu’il ne blâme
Et polices et magistrats.
Ô ! dit-il en parlant tout bas,
Quelle injustice, quel dommage,
De faire à Fanchon cet outrage !
Puis, demeurant droit comme un pieu,

  1. L’Iapyx étoit le vent qui souffloit de l’ouest, favorable aux navigateurs qui alloient d’Italie en Grèce. Virgile a dit :…Undis et Iapyge ferri.
  2. On crioit au renard sur les gens emmenés par la police. Dubois (Sylvius), dans sa Grammatica latino-gallica, rapporte que l’on crioit houhou sur les prostituées. Le cri : Au renard ! s’explique par le proverbe : Renard est pris, lâchez les poules.