parties de divertissemens, et Madame étant une princesse jeune et accomplie, comme vous savez, tout le monde qui la voyoit ne songeoit qu’à lui proposer des plaisirs conformes à une personne de son rang et de son mérite [1]. Le Roi, qui ouvroit les yeux comme les autres à ses belles qualités, lui donnoit mille marques de bienveillance, et, selon les apparences, elle avoit toujours, avec la comtesse de Soissons, la principale part à tout ce qu’il faisoit de plus galant pour les dames ; le comte de Guiche et le marquis de Vardes, étant bien auprès du Roi, en
- ↑ Son rang étoit égal à celui de Monsieur, puisqu’elle étoit fille de roi ; elle étoit, de plus, sa cousine germaine. Son mérite a été célébré par Bossuet ; mais, à côté de ces louanges d’apparat, il est bon de voir comment la jugeoient ses contemporains :
- Si mademoiselle de La Vallière étoit boiteuse, Madame avoit peu à lui reprocher. « Sa taille n’étoit pas sans défaut », dit madame de Motteville ; mais, dit mademoiselle de Montpensier avec son franc-parler, « elle avoit trouvé le secret de se faire louer sur sa belle taille, quoiqu’elle fût bossue, et Monsieur même ne s’en aperçut qu’après l’avoir épousée.
- « Au moral, on ne sauroit disconvenir qu’elle ne fût très aimable ; elle avoit si bonne grâce à tout ce qu’elle faisoit, et étoit si honnête, que tous ceux qui l’approchoient en étoient satisfaits. » (Mém. de Montp.) — « Madame avoit le don de plaire, elle étoit l’ornement de la cour, et, comme le monde l’aimoit, elle, de son côté, ne le haïssoit pas. Elle s’abandonnoit à tout ce que l’âge de seize ans et la bienséance lui pouvoit alors permettre. Elle le faisoit avec légèreté et emportement. » (Mém. de Mott.) Son mariage avoit eu lieu le 1er avril 1661.
édit. 1723, t. 5, p. 176) ajoute : « Le Roi n’avoit pas beaucoup d’inclination pour cette alliance. Il dit lui-même qu’il sentoit naturellement pour les Anglois l’antipathie que l’on dit avoir été toujours entre les deux nations. »