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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/21

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il répondit très galamment. Il s’en approcha pour lui dire que jusqu’alors il ignoroit d’être si riche en sujets si accomplis et si parachevés ; qu’il la prioit de trouver bon qu’il s’excusât sur l’insulte qu’il lui faisoit de la mettre en parallèle aux gens qui lui étoient subordonnés, et que dès ce moment-là il la reconnoissoit pour sa souveraine.

Une telle déclaration éloigna de lui toute sa cour, et, comme il fut en liberté, il lui dit qu’il eût cru le cardinal dans ses intérêts ; mais qu’il s’étoit trompé, ne lui ayant pas donné la satisfaction d’adresser à sa chère nièce des vœux de sa part que personne autre qu’elle ne méritoit ; que, ne connoissant point les attributs de sa couronne, par l’inattention de ceux qui l’approchoient, il ne pouvoit pas s’en venger à l’heure même, mais qu’il se feroit instruire par ses particuliers favoris comment il en devoit user à son égard pour y parvenir.

Mademoiselle de Mancini, qui jusque là n’avoit pas eu la liberté de répondre, arrêta tout court le Roi en lui disant : « S’il est vrai, Sire, que ce que Votre Majesté me fait l’honneur de me dire parte du cœur et soit sincère, je dois

    long des murailles de la ville, de deux longues terrasses couvertes d’arbres, et élevées d’un commandement plus que le chemin des rondes, d’où l’on découvre une bonne partie de Paris, les tours et retours que fait la Seine dans une vaste et plate campagne, et, de plus, tout ce qui se passe dans le cours. » Le roi Louis XIII avoit accordé la jouissance de ce vaste terrain à Renard par brevet de l’an 1633 ; les galants de Cour y alloient fréquemment faire des parties de plaisir, des dîners, etc. Voy. Sauval, t. 2, p. 59 et 60. Cf. Mém. de Mlle de Montp., t. 1, p. 234, 235, édit de Maëstricht ; Loret, passim.