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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/271

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fait excellemment ; et mon cœur, qui jusque aujourd’hui s’est conservé dans son entière liberté, malgré toutes les recherches des rois et des souverains, n’a su cependant éviter de devenir captif d’un simple cadet, comme vous dites. Si tous les cadets vous ressembloient, Monsieur, il se trouveroit peu d’hommes qui voulussent être les aînés. Je ne prétends pas faire votre panégyrique, mais je suis obligée de donner cela premièrement à la vérité, secondement à vous-même, afin que vous n’ignoriez pas que je vous connois assez pour en juger, troisièmement au choix que j’ai fait, pour faire voir à toute la terre que je ne l’ai fait qu’après un long examen, après l’avoir trouvé digne de moi, et à ma propre satisfaction ; car il est bien juste, ce me semble, et je vous crois trop raisonnable pour ne me pas permettre la même chose sur vous que vous vous êtes permis sur moi. Vous avez dit tout ce que votre bel esprit s’est imaginé de moi, de mes prétentions et de ma qualité, et de cent autres choses les plus belles et les plus obligeantes du monde, sans qu’il ait été en mon pouvoir de vous en empêcher ; souffrez que j’aie ma revanche. — Ah ! dit M. de Lauzun, que Votre Altesse Royale est ingénieuse à se donner du plaisir, et que le prétexte de revanche est agréablement exécuté ! Il est vrai, si je l’ose dire, que puisque vous avez, par un effet de votre bonté et d’une générosité sans exemple, voulu faire un choix si peu digne de vous, il semble qu’il est de votre intérêt de l’élever, par des louanges excessives, aussi haut que votre belle bouche le pourra, afin que l’approbation particulière que