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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/361

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Furent père, à ce que l’on dit,
D’une fille du même lit[1].
Mais sans choquer la révérence,
On croit avec plus d’apparence,
Qu’elle vint de ce grand prélat,
Qui fit cela sans nul éclat ;
Et ce qui fait qu’aucun n’en doute,
C’est que malgré la sœur Écoute,
Et la mortification
Que l’on souffre en religion,
Elle ne perd jamais l’envie
De finir tristement sa vie,
Et de donner dans ce saint lieu
De grandes louanges à Dieu :
Ce qui fait voir, quoi que l’on fasse,
Que ce dessein lui vient de race,
Quoique d’autres légèrement
En jugent peut-être autrement.
Pour encor mieux faire la fausse,
Chacun dit qu’elle en devint grosse
En l’absence de son mari,
Qui depuis en fut bien marri,
Et qui contre son ordinaire
En parut un peu en colère ;
Mais étant un fort bon parent[2],
Il en usa modérément,
Et ne s’en prit rien qu’à La Brie,

    que nous avons cité dans notre édition du Dictionnaire des Précieuses, t. 2, au mot Brancas.

  1. La seconde fille, avouée du moins, de madame de Brancas, épousa, le 5 février 1680, son cousin Louis de Brancas, duc de Villars ; elle n’entra donc point en religion.
  2. La mère du comte de Brancas étoit Julienne Hippolyte d’Estrées, fille d’Antoine, marquis de Cœuvres, et tante de César d’Estrées, évêque de Laon.